LA CHANCE DU TAUREAU

En 1991, nous avions entre 20 et 26 ans, Wilfrid Estève, Ulrich Lebeuf et moi-même. Nous nous sommes rendu en Yougoslavie en voiture pour filmer et photographier la guerre. 
Ignorants et inexpérimentés nous aurions pu mourir 100 fois au cours  de notre reportage.
Portés par l'insouciance, nous avions certainement à l'époque :  "la chance du taureau".
Où va-t-il? Où nous mène-t-il?  Aura-t-il encore longtemps la chance du taureau? Vers quelle danse macabre nous amène-t-il? Et mes deux vautours inondent la scène de flash, unique linceul, lumière blanche, pour ces corps puants et déchiquetés. Depuis ce jour, mort et  amour sont inextricablement liés en moi. Je suis redevenu un tragique.